Conseil écriture

Écrire le début d’un bon roman : les 5 points inévitables

Vous voulez accrocher vos lecteurs dès les premières lignes de votre livre ? Découvrez nos conseils pour écrire le début d’un bon roman.

Le lecteur dépassera-t-il la première page ? Parmi les techniques d’écriture qui devraient vous permettre de rencontrer la gloire absolue, il y en a qui portent sur la mise en place de l’histoire. Il ne s’agit pas tant de préparer la suite du récit que de permettre au lecteur de franchir la ligne qui sépare votre livre de la réalité. On lit beaucoup de conseils d’écriture à ce sujet et certains sont parfois contradictoires. Aujourd’hui, nous faisons le grand nettoyage sur la façon d’écrire le début d’un livre. Votre stylo ne s’en remettra pas, votre éditeur non plus.

1 - La première phrase du livre

Si le début d’un livre compte plus que tout, alors le début du début importe encore plus. L’incipit, les premiers mots du texte, doit pousser les lecteurs à lire un peu plus. Toute la difficulté consiste à écrire une phrase suffisamment simple pour que le lecteur puisse l’attraper à froid et suffisamment subtile pour prouver son intérêt, sans tomber dans la littérature gélatineuse, bien sûr. Il s’agit d’un exercice assassin qui tourmente les esprits perfectionnistes des jours durant.

Les incipits peuvent retarder ou accélérer l’action. Ils se jouent également des lecteurs en créant une saturation informative ou, à l’inverse, un questionnement. Parmi les incipits célèbres, on trouve par exemple :

  • « Aujourd’hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais plus. » (L’étranger, Camus). En utilisant ce style suspensif, le romancier présente une information sous un angle inhabituel. C’est une énigme à lui tout seul;
  • « Gervaise avait attendu Lantier jusqu’à deux heures du matin. » (L’assommoir de Zola). L’auteur du roman projette, sans attendre, le lectorat dans une action romanesque;
  • « Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. » (Les faux-monnayeurs, André Gide). Ici, le narrateur expose un événement en détail. Le style progressiste incite cependant le lecteur à poursuivre pour connaître la suite ;
  • « La petite ville de verrières peut passer pour l’une des plus jolies de la Franche-Comté. Ses maisons blanches, avec leurs toits pointus de tuiles rouges, s’étendent sur la pente d’une colline, dont des touffes de vigoureux châtaigniers marquent les moindres sinuosités. Le Doubs coule à quelques centaines de pieds au-dessous de ses fortifications, bâties jadis par les espagnols, et maintenant ruinées. » (Le rouge et le noir, Staendal). Avec ce style statique, la narration retarde littéralement le démarrage pour créer le suspens.

Loin de moi l’idée de vous expliquer comment écrire un roman. Cependant, si votre manuscrit se résume à une page blanche, une technique d’écriture consiste à recopier un incipit d’un autre écrivain. Oui, commencez par écrire un texte inspiré du livre le plus lu de votre bibliothèque. Une fois le premier chapitre terminé, vous serez plus inspiré pour écrire une nouvelle amorce bien à vous. Aussi étrange que cela puisse paraître, on fait preuve d’une écriture créative lorsqu’on part d’un point de repère.

2 - Commencer le récit au bon moment

Beaucoup d’auteurs considèrent le prologue comme un outil de choix pour créer une accroche. Un paragraphe court, une description immédiate des enjeux, une présentation de l’univers et du ton à venir entraînent, à l’évidence, le lecteur dans votre monde avant même le début du livre. Et pourtant, d’autres écrivains le considèrent comme risqué.>/p>

Le prologue peut en effet diluer vos effets de style. Ce paragraphe « en plus » pourrait casser le rythme narratif. Pire, c’est l’outil idéal pour retarder l’instant où le lecteur entrera dans votre histoire. Le texte introductif est un paradoxe à lui tout seul. Mais pourquoi certains améliorent-ils la structure du récit plus que d’autres ?

Une intrigue bien ficelée débute dès les premières lignes, encore faut-il que ces premières lignes fassent partie de l’intrigue du roman. Votre prologue se déroule avant ? Il est inutile. Il décrit le monde pour que votre lecteur s’y retrouve mieux plus tard ? Jetez-le. Le début du livre doit apporter des informations primordiales pour la lecture. Tôt ou tard, le lecteur doit se rappeler l’introduction et s’exclamer « mais oui ! ». Le prologue constitue un récit plus adapté à une intrigue complexe qui repose sur des éléments indépendants, en apparence du moins.

Si l’intrigue principale reste cohérente sans l’intrigue secondaire ou sans votre introduction, il s’agit d’une histoire dans l’histoire. Elle n’a pas d'intérêt. Comme dit le proverbe, la perfection c’est lorsqu’il n’y a plus rien à enlever.

3 - Introduire le personnage principal du roman

Les émotions créent la tension qui doit retenir votre lecteur toujours un peu plus longtemps. Elles reposent sur le questionnement, mais aussi sur le rapport entre votre personnage principal et le lecteur.

Le texte d’ouverture met discrètement en scène les vulnérabilités du personnage qui se révéleront bloquantes dans la poursuite de ses objectifs. Ses limites transparaissent dans des scènes de la vie quotidienne. Ainsi, cette situation initiale fera écho à la conclusion du livre et permettra d’apprécier la façon dont les péripéties ont transformé le héros.

La description ne dit pas tout. Inutile d’écrire une liste interminable d’adjectifs qui tuerait l’intérêt du lecteur… et de vos manuscrits. L’option la moins dramatique consiste à distiller progressivement l’information. Le lecteur apprend ainsi à découvrir le personnage tout au long du livre. Mais pour favoriser l’identification, les caractéristiques essentielles doivent être visibles dès le départ.

4 - La rédaction du problème

Les avis divergent quant à l’arrivée de l’événement perturbateur. Pour certains romanciers, le héros doit être contraint de réagir dès le premier chapitre. Pour d’autres, il est préférable de ménager le suspense. Dilemme.

L’incident pousse le héros à réagir, à se battre et à chercher des réponses au fond de lui. Mais il ne s’agit que du point de non-retour d’une problématique plus générale. S’il cherche des réponses, c’est qu’il ignore l’essentiel. La difficulté est interne au personnage alors que l’événement est un élément externe qu’il subit. D’ailleurs, on conseille d’écrire le problème directement dans la fiche de personnage de votre protagoniste.

Le premier chapitre expose une situation dans laquelle le problème se manifeste. C’est une étape essentielle de la construction du roman. Quand le décor psychologique est planté, vous pouvez prendre le temps d’écrire l’épisode modificateur dans le chapitre qui vous semble opportun vis-à-vis de votre genre de récit.

5 - Les erreurs fréquentes en début de livre

Diverses fautes peuvent désamorcer l’intensité littéraire de votre démarrage.>/p>

Les descriptions inadaptées

C’est un juste milieu à trouver entre l’effet de style et le rythme. On obtient un texte plus naturel en laissant le lecteur interpréter une action plutôt qu’en lui expliquant tout depuis les origines de l’univers. Votre manière d’écrire l’histoire doit être économe. Cette règle s’applique d’ailleurs dans tous les genres littéraires, qu’il s’agisse d’un polar, d’un thriller, d’une romance y compris lorsque le récit se déroule dans un monde fantastique comme en science-fiction ou en fantasy. N’en dites pas trop tout de suite. Et oubliez les informations génériques.

La promesse rompue

Le début du texte présente le contexte de l’histoire, le type de roman, le ton… Le lecteur serait déçu de trouver un genre littéraire différent dans les chapitres à venir. Pensez-y avant d’écrire la suite.

La quête de perfection

Le premier chapitre est difficile à rédiger. On peut réécrire des paragraphes plusieurs dizaines de fois. Pour rassurer les maisons d’édition, il est nécessaire de terminer le livre rapidement sans revenir en arrière. Vous pouvez vous relire et passer à la réécriture, mais pas avant d’achever l’écriture du premier jet. Vous aurez alors une vision de la trame du livre suffisamment précise pour finir le livre avec une première partie optimale.

Comment écrire une introduction qui scotche le lecteur

La première page du livre est donc un élément primordial dans la structure du roman. Le fait d’écrire une histoire avec votre propre style ne doit pas vous faire perdre de vue que vous devez réussir à emmener le lecteur avec vous. La première partie du texte lui tend la main. Mais pour écrire un vrai best-seller, n’hésitez pas à consulter notre article sur la composition du titre du livre.

Vos étapes d’écriture sont claires ? Votre synopsis est prêt ? Vous avez rempli votre brouillon de notes pour définir la présentation de votre personnage ? Vous savez quelle introduction vous avez envie d’écrire ? Reste à savoir comment le roman se termine.

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