Votre texte est prêt. Après de longs mois de perfectionnement, la dernière de vos créations peut prendre forme. Et si le plus dur est fait, un certain nombre de nouvelles questions apparaissent : qu’en est-il de la couverture, de l’impression, du prix, de la relecture et des corrections ? C’est lorsque l'on finit d’écrire un livre que l’on se décide à prononcer le mot « édition ». Et on s’imagine les longues heures passées au téléphone pour tenter de faire lire son manuscrit à un éditeur professionnel. C’est sûr, auto-éditer son livre s’avère souvent avantageux, mais avant de vous lancer, faisons le point sur 5 points qui vous seront important.
1 - Vivre de ses livres
L’éditeur est souvent vu comme un vampire qui aspire et tire l’argent à lui pour ne laisser qu’un pourboire à l’auteur. Si l’auteur ne touche généralement que 10 % du prix de vente du livre, l’éditeur réalise de nombreuses tâches. Il prend en charge la correction des fautes, la conception de couverture, la mise en page, la maquette, le dépôt légal, mais il trouve également l’imprimeur et se charge de la promotion du livre comme de sa diffusion.
Attention à bien différencier l’édition à compte d’auteur et l’édition à compte d’éditeur :
- Dans une édition à compte d’éditeur, l’éditeur prend en charge tous les frais d’édition du livre et la publication. Il reste très difficile à convaincre.
- Dans l’édition à compte d’auteur, c’est l’auteur le client. Si l’éditeur réalise toutes les tâches, il les facture à l’auteur qui doit aussi s’engager à commander une certaine quantité de livres.
Dans les deux cas, vos revenus sont versés une à deux fois par an lors de la reddition des comptes. Les finances d’un auteur s'accompagnent donc généralement d’un certain flou plusieurs mois par an.
L’auto-édition constitue une troisième solution dans laquelle l’auteur réalise lui-même le processus d’édition. Il peut ainsi maximiser sa marge ou optimiser le prix pour vendre plus.
Les outils modernes tels que l’impression à la demande, ou les banques d’images libres de droits ont rendu l’auto-édition possible. Et les communautés de bêta-lecteurs s’empressent de relire les textes sur les réseaux sociaux. On peut maintenant améliorer son livre gratuitement ou, du moins, à moindres frais.
L’auto-publication permet également de créer une société ou de vous enregistrer comme auto-entrepreneur pour gérer les revenus du livre. De cette manière, vous pouvez choisir votre mode d’imposition ainsi que la couverture sociale sous laquelle vous vous trouvez. C’est un critère important à prendre en compte si vous comptez vivre exclusivement de vos ouvrages.
2 - Garder le contrôle de son livre
Vous avez votre avis. Vous êtes touche-à-tout. Dans tous les cas, vous détestez l’idée de ne pas savoir comment se portent vos ouvrages. Et la reddition des comptes qui vous parvient une fois par an ne fait que souligner le flou total dans lequel l’édition classique vous plonge.
Le principal inconvénient d’une maison d’édition de livres, c’est bien la perte de contrôle. Elle vous permet de vous concentrer totalement sur l’écriture et de vous associer à un expert pour matérialiser le livre. En revanche, avec l'édition à compte d’éditeur, vous devrez céder vos droits.
En conséquence, vous n’avez que peu de marge de manœuvre sur le choix de la couverture, le prix ou le résumé. Et parfois, on vous demande même de modifier le contenu. Votre bébé peut commencer à ne plus beaucoup vous ressembler. Certains écrivains professionnels ont recours à l’auto-édition justement pour se soustraire aux exigences des éditeurs classiques ou pour publier un manuscrit refusé.
Dans une édition à compte d’auteur, différentes formules existent. Le contrat peut vous accorder plus de libertés sur le plan artistique. En revanche, sur le plan technique, vous êtes lié à l’équipe de l’éditeur et à ses tarifs. Tout devient payant et vous pouvez être soumis à une clause d’exclusivité.
Quelle que soit la formule choisie, examinez attentivement les termes du contrat d’édition pour vérifier dans quelle mesure vous serez consulté ou non avant les modifications, les coûts et ce qu’il advient de vos droits d’auteurs.
Dans l’autoédition, vous conservez toutes vos libertés. Vous pouvez tout faire vous-même, avec les hésitations que cela comporte. Vous pouvez choisir de mandater des professionnels sur des sujets précis. Vous pouvez aussi passer par des plateformes d’auto-édition qui possèdent l’expérience de ce qui marche ou ne marche pas. Elles peuvent vous faire des suggestions pour augmenter les ventes. L’auto-éditeur obtient un résultat tout aussi qualitatif qu’une maison d’édition.
3 - Publier un livre rapidement avec l’auto-édition
Entre les coups de téléphone, les files d’attente à la poste pour envoyer un manuscrit et les interminables attentes de réponse, la recherche d’un éditeur ressemble souvent à un parcours du combattant. On en vient à se demander si on ne devrait pas utiliser notre temps pour promouvoir le livre auprès du lectorat plutôt que de chercher un éditeur.
Les auteurs indépendants qui souhaitent tester un concept peuvent être édités rapidement. L’auto-édition leur évitera de passer par un comité de lecture ou d’essuyer un éventuel refus du manuscrit.
Faire appel à un éditeur, c’est un pari. On commence par y passer du temps en espérant signer un contrat qui nous en fera ensuite gagner beaucoup. Il n’existe probablement pas de bonne ou de mauvaise solution, c’est un choix personnel.
Mais le temps joue parfois un rôle essentiel. C’est le cas si vous voulez proposer votre livre pour Noël cette année ou si votre ouvrage fait la promotion d’une autre activité qui existe déjà. On observe de nombreux blogueurs qui désirent passer du format ebook au livre vendu par les libraires pour toucher un public que seule une version papier peut séduire. Et c’est sans compter qu’un livre numérique ne peut pas rejoindre nos ouvrages préférés sur l’étagère.
Avec l’impression à la demande, il devient très facile de faire imprimer quelques exemplaires du livre pour une séance de dédicaces impromptue au Salon du livre.
4 - Faire évoluer ses écrits
Certains ouvrages sont destinés à évoluer. Imaginez un auteur indépendant qui souhaite publier un recueil de recettes et décide plus tard de le compléter de diverses fiches-conseils pour impressionner les convives. Une nouvelle version d’un livre technique peut s’enrichir des dernières découvertes et rester un ouvrage de référence dans la durée.
Bon nombre de « nouvelles éditions » sont publiées à compte d’éditeur, encore faut-il que l’édition courante soit écoulée avant de lancer la nouvelle.
Dans l’auto-édition, vous pouvez démarrer rapidement votre projet avec la version synthétique de votre livre. Vous imprimez un petit nombre d’exemplaires de l’ouvrage puis passez à la réédition du livre lorsque vous le souhaitez.
La cohérence reste de mise. L’auto-édition n’est pas un outil de correction. Vous pouvez faire durer le plaisir en ajoutant un épilogue à votre roman. Vous pouvez réaliser une édition de luxe et y insérer une petite histoire pour mieux comprendre vos personnages à la fin du livre. Mais vous ne pouvez pas modifier l’histoire sans dérouter vos lecteurs.
5 - Se faire repérer
Les maisons d’édition voient le potentiel de vos écrits, mais hésitent à investir dessus ? Vous souhaitez mettre toutes les chances de votre côté et vous faire remarquer avant de démarcher un éditeur ? Vous croyez en votre premier livre, mais c’est aussi le seul ouvrage que vous avez écrit ?
Avant d’être célèbre, on est inconnu. Et pourtant, les maisons d’édition préfèrent investir sur les auteurs renommés qui peuvent écrire un ouvrage qui se vend. Il est plus facile d’éditer si vous avez déjà un nom, une audience ou si votre précédent livre s’est bien vendu.
Un excellent starter se cache au cœur de l’auto-édition. Vous pouvez commencer à publier un texte et à le promouvoir. Dès lors qu’il sera suffisamment lu, deux options s’offrent à vous. Soit vous avez des chiffres concrets à présenter aux éditeurs. Soit un éditeur reconnu vous aura déjà repéré et prendra contact avec vous.
Suivez votre instinct
Les possibilités de l’édition sont multiples. Demandez-vous avant tout quel est votre objectif ? Vous souhaitez peut-être imprimer un livre en petit volume pour le distribuer à votre famille ? Vous souhaitez parcourir les salons littéraires avec votre ouvrage imprimé et faire connaître votre talent d’écrivain ? Vous rêvez d’avoir votre propre ISBN pour dire aux éditions Hachette que votre livre est déjà dans les vitrines de vos librairies préférées ? Chacun fait à sa manière. Mais une chose est sûre, tous les manuscrits ont leur public, suivez votre instinct.