Conseil écriture

Faire accepter son manuscrit  : une page peut tout changer

Vous souhaitez vous lancer dans l’édition à compte d’éditeur ? Suivez nos conseils pour faire accepter votre manuscrit par une maison d’édition.

Comment décrocher un contrat d’édition à compte d’éditeur ? L’édition traditionnelle apporte un certain confort, une équipe d’experts prend en charge votre manuscrit, elle analyse les moindres détails et en fait la promotion selon les tendances du marché. Nul besoin d’être un businessman pour publier un ouvrage. Mais lorsque vous avez fini d’écrire, lorsque vous reposez votre plume, vous réalisez que trouver un éditeur ressemble parfois à un fantastique parcours du combattant. Voyons ensemble, à travers nombreux conseils, comment faire accepter son manuscrit par une maison d’édition et se faire publier en toute sérénité.

1 - Entrer dans le vif du sujet

Toute la question est de savoir si votre livre intéressera le public. Les éditeurs y pensent forcément. La première page de votre livre se doit d’être captivante ! Bien sûr, le conseil semble évident. Mais il vaut la peine d’en parler.

Certains auteurs produisent leur effet grâce à de longues descriptions. Ils utilisent un incipit statique pour faire croître l’attente chez les lecteurs. Et l’approche a réussi à Balzac. Il reste cependant utile d’évoquer très vite les enjeux du contenu à venir. Le lectorat doit savoir que cette mise en forme patiente mène à des informations rebondissantes.

Le conseil vaut aussi bien pour les récits que pour les ouvrages techniques. Si vous souhaitez rappeler l’état de l’art avant de présenter votre propre vision, là aussi expliquez l’importance de l’histoire vis-à-vis de votre cheminement.

2 - Prendre soin des détails

L’éditeur a commencé la lecture du manuscrit, attention aux dérapages dans la dernière ligne droite.

Un texte sans fautes d’orthographe est une évidence. Et chaque écrivain consciencieux pense à faire relire son récit pour réaliser toutes les corrections avant l’envoi à la société éditrice. Mais étrangement, beaucoup moins de personnes se soucient de la typographie.

Les espaces insécables, les tirets cadratins, les caractères en italique et certaines majuscules ne seraient que des détails. Mais s’ils ne modifient pas la qualité littéraire de votre travail, ces « détails » peuvent laisser une image peu professionnelle dans l’esprit de l’éditeur. Pour donner toutes ses chances à votre travail d’être publié, procédez aussi à la correction typographique pendant la relecture.

3 - Choisir le bon éditeur

Tous les livres peuvent être édités. Mais à l’évidence, un éditeur de livres techniques ne s’intéressera pas à un récit de fantasy ou de science-fiction. Si l’exemple s'avère grossier, il rappelle la nécessité d’éplucher les lignes éditoriales pour trouver les partenaires les plus en ligne avec votre projet.

4 - Répondre aux attentes de l’éditeur

Les grandes maisons d’édition exposent généralement leurs attentes sur leur site internet. La première chose à faire consiste donc à vérifier quelles sont ces exigences. En absence de consignes explicites, l’usage propose d’améliorer le confort de lecture avec les paramètres suivants :

  • une police fréquente, avec empattement. Le « Times New Roman » fait très bien l’affaire ;
  • une taille de police de 12 points ;
  • un interligne de 1,5 ;
  • un alinéa en début de paragraphe. Il s’agit bien d’un alinéa et non pas d’une tabulation ou d’une succession d’espaces. Si la différence vous semble imperceptible, le lecteur, lui, tirera des conclusions sur votre connaissance de vos outils ;
  • un espacement après les paragraphes. Il s’agit bien d’un espacement et non pas d’une ligne vide ;
  • un texte justifié ;
  • des marges suffisamment généreuses pour écrire des annotations. Prévoyez également une place pour la reliure.

Chaque chapitre commence sur une nouvelle page. Le titre apparaît de façon bien distincte : il est plus gros, centré, et quelques lignes le séparent du corps de texte.

Le manuscrit de l’éditeur est un document de travail qui doit le convaincre de vous rappeler. Encore faut-il qu’il sache qui a envoyé le document. Un pied de page avec votre nom, le titre du livre et le numéro de page sera très utile.

5 - Présenter son livre à un éditeur

La page de garde du manuscrit contient simplement le titre de votre ouvrage ainsi que vos coordonnées.

La page de présentation suit la page de garde. Elle contient de nombreuses informations qui donnent de la visibilité à l’éditeur professionnel sur les caractéristiques commerciales de votre travail. Vous devrez y préciser :

  • le thème du livre ;
  • le genre littéraire ;
  • le public cible ;
  • le nombre de mots (et non pas le nombre de pages qui dépend… de la mise en page) ;
  • l’objectif du livre ;
  • votre biographie qui inclura potentiellement vos précédents ouvrages ;
  • l’adresse de votre site web et vos références sur les réseaux sociaux. Indiquez votre nombre de followers sur les différents réseaux si vous bénéficiez déjà d’une visibilité conséquente.

Les remerciements se révèlent superflus à ce stade de votre projet. Le processus d’édition est long et de nombreuses étapes d’édition seront encore nécessaires pour sortir un livre fini. De nombreux correcteurs, illustrateurs et prestataires variés obtiendront peut-être une dédicace que vous n’avez pas encore prévue.

6 - Imprimer quelques exemplaires du livre

Finalement, votre texte sera imprimé sur du papier A4 standard, seulement sur le recto, avec une page par feuille. La formule n’est pas la plus économique, ni la plus écologique. Vous avez travaillé votre taille de police et les espacements pour faciliter la lecture, il serait dommage de tout gâcher à l’impression.

Si vous souhaitez envoyer un manuscrit aux maisons d’édition sous forme électronique, privilégiez le format word ou pdf.

Les auteurs qui illustrent eux-mêmes leurs ouvrages ajoutent généralement quelques planches de croquis dans les envois. Les visuels des principaux personnages permettent à l’éditeur de comprendre l’univers graphique que vous proposez. Il n’est pas utile d’envoyer les collections complètes de dessins et photos.

Le livre papier n’a jamais semblé si proche. Mais, avant d’envoyer le tout par la poste, un dernier point doit encore être soigné.

7 - Rédiger un courrier pour un éditeur

Les projets s’empilent inexorablement sur les bureaux. Telle est la réalité du monde de l’édition. Avant de publier un livre, il faut réussir à le faire accepter. Mais avant de le faire accepter, il faut réussir à le faire lire.

La lettre d’accompagnement diminue vos chances de recevoir des lettres de refus. Ce document cherche avant tout à rappeler que vous êtes une personne bien vivante. Si cela peut paraître inutile, le traitement « à la chaîne » de dizaines de manuscrits laisse parfois oublier qu’une personne en chair et en os se cache derrière chaque livre.

La structure de la lettre d’accompagnement ressemble à celle d’une lettre de motivation :

  • un en-tête indiquant votre nom et vos coordonnées. Il reprend également le nom et les coordonnées de l’éditeur ;
  • le premier paragraphe montre à l’éditeur que vous vous adressez spécifiquement à lui. C’est un paragraphe personnalisé qui souligne les spécificités de sa ligne éditoriale qui ont attiré votre attention ;
  • un second paragraphe abordant votre livre et résumant son intrigue en deux phrases accrocheuses. C’est également le moment d’expliquer en quoi votre projet se démarque des autres. N’oubliez pas de dire que vous aimeriez travailler avec l’éditeur, même s’il l’a sans doute compris ;
  • un troisième paragraphe présentant vos ouvrages édités précédemment. Si vous avez déjà battu des records de ventes en librairies, c’est le moment d’en parler. S’il s’agit de votre premier roman, présentez-vous sans évoquer votre intention d’étaler vos exploits littéraires sur la couverture des magazines people.

Votre style est un élément central de votre manuscrit. Emmenez votre lecteur avec vous dès la lettre de présentation en reprenant le ton du livre. On dit que chaque page d’un livre doit donner envie de connaître la suivante, la lettre de présentation doit donner envie de lire la première page de votre livre. Et la publication du livre peut commencer.

Convaincre une maison d’édition

Nous avons fait la liste des points à vérifier pour proposer un livre à un éditeur. Avant de mettre votre best-seller entre les mains d’un inconnu, vous devriez penser au code de la propriété intellectuelle et envisager la possibilité de faire enregistrer votre manuscrit.

Mais une chose est sûre, finir l’écriture de son livre ne sera plus une source d’angoisse. Éditer un premier livre ne sera plus un parcours du combattant. Le comité de lecture n’a qu’à bien se tenir. Les libraires aussi.

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